Commentaire et dissertation

Le malade imaginaire dissertation.

Le malade imaginaire dissertation corrigée. Cette pièce est la dernière ouevre dramatique écrite par Molière en 1673. Il s’agit d’une comédie-ballet composée de trois actes en prose. Elle relate les mésaventures d’Argan, le malade imaginaire, veuf qui a épousé Béline par la suite. Il suit avec rigueur les instructions de ses médecins en pure perte comme le lui démontre par une petite comédie sa servante, Toinette. (pour voir le résumé du Malade imaginaire , clique ICI ) Nous pourrons alors nous demander si la pièce est une simple satire de la médecine. (pour rappel, le parcours associé est : spectacle et comédie )

Sujet : LE MALADE IMAGINAIRE DISSERTATION

Sujet: Le malade imaginaire est-il une satire de la médecine?

Problématique : LE MALADE IMAGINAIRE DISSERTATION

Problématique: Comment Molière transfigure-t-il le thème classique de la satire médicale grâce à la comédie ballet?

Plan détaillé: LE MALADE IMAGINAIRE DISSERTATION

Une satire classique de la médecine, a. de faux savants.

  • D’abord, les médecins manipulent un jargon. Autrement dit, ils utilisent un verbiage compliqué, en latin pour se donner une contenance. Pourtant leurs termes n’ont aucun rapport avec la maladie.
  • Par exemple, lorsque les Diafoirus font la consultation. Thomas utilise des formules latines toutes faites. Elles donnent l’impression d’un savoir mais il ne sait pas au fond quel est le diagnostic à poser. Ainsi: «  Dico  que le pouls de monsieur est le pouls d’un homme qui ne se porte point bien. » Ou encore: « Ce qui marque une intempérie dans le  parenchyme splénique , c’est-à-dire la rate. » (acte II, scène 6) Le jargon dissimule donc une incompétence des médecins.

B. La critique des charlatans

  • D’abord, Molière dénonce les agissements de médecins peu scrupuleux qui ne cherchent pas à soigner les malades mais à gagner de l’argent.
  • Par exemple : Béralde dit à Argan que les médecins le trompent. En effet, ils prétendent pouvoir le soigner. (Acte III, scène 3) Argan fait ses comptes et s’aperçoit que son apothicaire gonfle ses tarifs pour lui soutirer le maximum d’argent. Donc les médecins tirent profit de la maladie de leurs patients pour s’enrichir.

C. La théorie plus que la pratique

  • En effet, les médecins apparaissent incompétents car leur connaissance est théorique. Ils semblent ne pas bien connaître le corps. Ainsi, leurs traitements paraissent peu convaincants quand ils ne sont pas dangereux.
  • Par exemple : les traitements qui ont été prodigués à ’Argan se limitent à des lavements. (acte I, scène 1)
  • Nous pouvons également citer un autre exemple à la fin de la consultation. Effectivement, M. Diafoirus prescrit à Argan de mettre un nombre pair de grains de sel dans ses œufs. Or ce traitement relève davantage de la superstition que de la science.
  • En outre, les propos de Béralde le montrent « La plupart des hommes meurent de leurs remèdes plutôt que de leurs maladies », (acte III, scène 3)

Ainsi, à travers des situations comiques mais aussi à travers la voix de Béralde, double de Molière, la pièce offre une vision ridicule de la médecine. Au fond, Molière ne s’attaque pas aux médecins eux-mêmes mais à l’institution médicale.

2. Une satire spectaculaire

A. une médecine intestinale.

  • Effectivement, Molière réduit la médecine à des questions de transit intestinal. Ces moments de la pièce s’inscrivent dans l’héritage de la farce bien plus que de la comédie. Argan demande à Toinette d’examiner l’aspect et l’odeur de ses selles. Cette scène grossière amuse.
  • Exemple : acte I, scène 2:

Allons ; il faut en passer par là. Ôte-moi ceci, coquine, ôte-moi ceci.  (Après s’être levé.)  Mon lavement d’aujourd’hui a-t-il bien opéré ? toinette.

Votre lavement ? argan.

Oui. Ai-je bien fait de la bile ? toinette.

Ma foi ! je ne me mêle point de ces affaires-là ; c’est à monsieur Fleurant à y mettre le nez, puisqu’il en a le profit. »

  • De même, les problèmes intestinaux d’Argan provoquent des sorties de scène précipitées. Ainsi, la médecine perd de son prestige n’a rien de noble ni de prestigieux, comme l’illustre le nom évocateur de M. Purgon.

B. Un carnaval des imposteurs

  • Ainsi, Molière transforme l’art de la médecine en un grand carnaval. N’importe qui peut être médecin, il faut juste revêtir le déguisement. les médecins sont des imposteurs qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas. (Voir l’acte III, scène 21)

En recevant la robe et le bonnet de médecin, vous apprendrez tout cela ; et vous serez après plus habile que vous ne voudrez. argan.

Quoi ! l’on sait discourir sur les maladies quand on a cet habit-là ? béralde.

Oui. L’on n’a qu’à parler avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison. »

  • D’ailleurs, nous pourrions également citer la parodie de consultation jouée par des comédiens au dernier intermède. Celle-ci se réfère à la consultation des Diafoirus à l’acte II.

« Bachelierus.

         Clysterium donare,          Postea seignare,          Ensuita purgare.    Reseignare, repurgare, et reclysterizare. »

3. Mise en scène et spectacle

A. le triomphe de la joie, b. dénonciation de la crédulité.

  • En effet, le théâtre a le pouvoir dénoncer la crédulité et l’aveuglement
  • Ainsi, à l’acte III, scène 17, un stratagème mis en place par Toinette permet de révéler la duplicité de Béline :
  • (fin de la scène 16 de l’acte III)

« Toinette.

Il est certain.  (À Béralde.)  Voulez vous que je vous convainque, et vous fasse voir tout à l’heure comme madame aime monsieur ?  (À Argan.)  Monsieur, souffrez que je lui montre son bec jaune et le tire d’erreur. argan.

Comment ? toinette.

Madame s’en va revenir. Mettez-vous tout étendu dans cette chaise, et contrefaites le mort. Vous verrez la douleur où elle sera quand je lui dirai la nouvelle. argan.

Je le veux bien. »

«  Toinette.

Ah ! madame ! béline.

Qu’y a-t-il ? toinette.

Votre mari est mort. béline.

Mon mari est mort ? toinette.

Hélas ! oui ! le pauvre défunt est trépassé. béline.

Assurément ? toinette.

Assurément ; personne ne sait encore cet accident-là ; et je me suis trouvée ici toute seule. Il vient de passer entre mes bras. Tenez, le voilà tout de son long dans cette chaise. béline.

Le ciel en soit loué ! Me voilà délivrée d’un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de t’affliger de cette mort ! toinette.

Je pensois, madame, qu’il fallût pleurer. béline.

Va, va, cela n’en vaut pas la peine. Quelle perte est-ce que la sienne ? et de quoi servoit-il sur la terre ? Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant, sans cesse un lavement ou une médecine dans le ventre, mouchant, toussant, crachant toujours ; sans esprit, ennuyeux, de mauvaise humeur, fatiguant sans cesse les gens, et grondant jour et nuit servantes et valets. toinette.

Voilà une belle oraison funèbre ! béline.

Il faut, Toinette, que tu m’aides à exécuter mon dessein ; et tu peux croire qu’en me servant, ta récompense est sûre. Puisque, par un bonheur, personne n’est encore averti de la chose, portons-le dans son lit, et tenons cette mort cachée, jusqu’à ce que j’aie fait mon affaire. Il y a des papiers, il y a de l’argent, dont je veux me saisir ; et il n’est pas juste que j’aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années. Viens, Toinette ; prenons auparavant toutes ses clefs. argan ,  se levant brusquement.

Doucement. »

C. La puissance de la catharsis

  • Bien plus que la médecine, le pouvoir de la catharsis permet de guérir l’âme de la mélancolie et de l’angoisse de la mort.
  • Par exemple : à fin du deuxième acte, Béralde annonce à Argan un divertissement. Il s’agit du deuxième intermède. Il vaut mieux selon celui-ci qu’une ordonnance de M. Purgon.
  • De même, à l’acte III, scène 3, Béralde propose à Argan d’aller voir une
  • comédie de Molière pour se changer les idées.

Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la médecine ; et chacun, à ses périls et fortune, peut croire tout ce qu’il lui plaît. Ce que j’en dis n’est qu’entre nous ; et j’aurois souhaité de pouvoir un peu vous tirer de l’erreur où vous êtes, et, pour vous divertir, vous mener voir, sur ce chapitre, quelqu’une des comédies de Molière. argan.

C’est un bon impertinent que votre Molière, avec ses comédies ! et je le trouve bien plaisant d’aller jouer d’honnêtes gens comme les médecins ! »

Nous espérons que ce plan détaillé de dissertation a pu t’être utile. N’hésite pas à poser tes questions dans la section « commentaires » ci-dessous. D’autres fiches peuvent t’aider:

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Neuf citations commentées pour une dissertation sur Le Malade imaginaire

Voici  un répertoire de neuf citations  constitué pour aider les élèves de lycée qui préparent leur dissertation du bac de français sur Le Malade imaginaire de Molière .  Il a été particulièrement conçu pour aider les élèves de 1ʳᵉ Générale qui sont invités à lire cette œuvre selon le parcours associé   « Spectacle et comédie » .

Bon, je triche un peu sur le nombre de citations en mettant parfois d'autres passages de la pièce dans les commentaires des citations. Mais cela fait plus d'illustrations à retenir pour élaborer une bonne dissertation. 

Mais faire une dissertation n'est pas si simple ! Il faut en connaitre la méthode : Pour cela, consultez mon  Canevas de Dissertation  : un outil pour visualiser simplement les étapes d'une bonne dissertation.

⇾ Argan est excessif et tyrannique avec son entourage, comme le montre les insultes qu’il profère, les onomatopées, les hyperboles : “Toinette. [...] Carogne, à tous les diables. Est-il possible qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ! [...] Drelin, drelin, drelin. Ah ! Mon Dieu, ils me laisseront ici mourir.” (Argan, acte I, scène 1) . Son attitude obsessionnelle et excentrique, faite de répétitions et d'emportements, contribue à donner à la pièce un rythme soutenu et assure des effets comiques variés. 

⇾Le MI emploie parfois le comique de mot, notamment à partir des noms des personnages :  “Ma foi, je ne me mêle point de ces affaires-là ; c’est à Monsieur Fleurant à y mettre le nez, puisqu’il en a le profit” (Toinette, I,2) . Ici, la satire de la cupidité des hommes de la médecine est rendue drôle par un jeu de mot entre le nom de l'apothicaire ("Fleurant" peut être lu comme le participe présent du verbe "fleurer" qui signifie "sentir"). De plus, il y a un autre double sens dans cette phrase puisque le mot "affaire", désignant les maladies, peut désigner aussi un commerce, c'est-à-dire une activité rémunératrice.

⇾ Le comique de mot est subtile quand Béralde dit à Monsieur Fleurant : “On voit bien que vous n’êtes pas accoutumé à parler à des visages” (III, 4) . La raillerie met l'accent sur le peu d'habileté de monsieur Fleurant dans la conversation en sous-entendant qu'il a l'habitude de s'adresser au bas du corps de ses patients.

⇾ La pièce fait un usage généreux du comique de répétition :  “Le Poumon.” puis “Ignorant.” (III,10)  sont des répliques courtes répétées à la suite (autrement dit des stichomythies) par Toinette quand elle joue le médecin. Cette figure d'insistance suggère que les diagnostics des médecins sont mécaniques et répétitifs, mais révèle aussi la sotte naïveté d'Argan, surtout quand le diagnostic semble n'avoir rien à voir avec le symptôme ( "ARGAN - Il me semble parfois que j'ai un voile devant les yeux. TOINETTE - Le poumon." )

⇾ Dans Le Malade imaginaire, le rire ne sert pas seulement à divertir le spectateur, il l'invite à raisonner et à repérer des absurdités et des injustices parmi les usages (les mœurs) de son temps.   Par exemple,​  q uand Argan révèle à sa fille qu'il a décidé de la marier à un futur médecin et que Toinette s'y oppose, les raisonnements de la servante contre la tyrannie paternelle sont à la fois comiques et convaincants :  "Mais votre fille doit épouser un mari pour elle, et, n’étant point malade, il n’est pas nécessaire de lui donner un médecin” (I,5) . Cela prouve que la logique et le rire vont ensemble. Le rire permet de penser et de révéler la vérité.  

⇾ Le spectacle sait aussi se montrer touchant. Il délaisse momentanément la portée comique de la pièce pour servir le propos moral.  "Les anciens, Monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant ; [...] et quand un mariage nous plaît, nous savons fort bien y aller, sans qu'on nous y traîne.” (II, 6). La démonstration d'Angélique repose sur une tautologie (qui peut prêter à rire, car elle révèle l'idiotie de son interlocuteur) et sur une affirmation à la fois touchante et vigoureuse, qui peut toucher le cœur et l'esprit du spectateur, d'autant qu'elle provient de l'intéressée elle-même : celle que l'on force à se marier.

⇾  Le MI n’est pas seulement une comédie joyeuse et divertissante :  “La dernière pièce de Molière commence donc dans les teintes d’une journée finissante ; c’est une comédie crépusculaire, teintée d’amertume et de mélancolie.” (Claude Stratz, Metteur en scène, 2001)

⇾ C’est une comédie dont le personnage principal est très complexe. Il peut être interprété de bien des façons :  “La pièce a suscité les interprétations les plus contradictoires : on a joué Argan malade, on l’a joué resplendissant de santé, on l’a joué tyrannique, on l’a joué victime, on l’a joué comique, on l’a joué dramatique.” (Claude Stratz, metteur en scène, 2001)

⇾ Le Malade imaginaire est aussi une pièce sur l’angoisse de la mort. Elle tend même à amener ses personnages et ses spectateurs à l’acceptation de celle-ci. Lors de sa course-poursuite burlesque avec Toinette, c'est d'abord l'idée de la mort qui l'arrête :  “ARGAN se jette dans sa chaise, [...] las de courir après elle.— Ah ! ah ! je n'en puis plus. Voilà pour me faire mourir.” (I,5). Mais la mort est aussi simulée par les personnages sur la scène, notamment par Louison, qui dit à Argan : “Ah ! mon papa, vous m’avez blessée. Attendez : je suis morte.” (II, 8).  En fait, l ’idée de la mort est constamment répétée, jouée dans l’œuvre. André Gide observe à ce sujet que :  “c’est avec elle [la mort]  que tout se joue ; l’on se joue d’elle ; on la fait entrer dans la danse ; [...] on la sent qui rôde ; on la brave et on la bafoue ; jusqu’à celle de Molière lui-même qui vient, en fin de compte, parachever cette farce tragique.” (André Gide, Journal , le 2 juillet 1941). À l'acte III, Argan lui-même fait semblant d'être mort pour que l'hypocrisie de Béline et l'amour filial d'Angélique lui apparaissent. Mais il manifeste tout de même une hésitation, lorsque Toinette imagine ce subterfuge. Il lui demande en effet :  “ N’y a-t-il point quelque danger à contrefaire le mort ?” (III, 11). Une réflexion philosophique se joue dans le spectacle de la peur de la maladie et dans l'angoisse de la mort. C'est sans doute une manière d'apprendre à mourir que Molière recherche ici à travers ses personnages, poursuivant son enquête à la fois comique et sérieuse sur la condition humaine. 

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